Ce dimanche 8 septembre à 8H30, il fait frais mais, contrairement aux prévisions météo du début de la semaine, le soleil est présent pour la messe du St Cordon. Je m’installe à gauche du kiosque où les marcheurs ont des places réservées qui se remplissent rapidement. Voici la statue majestueuse de Notre-Dame, venant du lycée éponyme, entourée des Royés et suivie par deux chapelets parallèles de prêtres et de diacres. Trois évêques, c’est une grande année ! La foule très recueillie assiste à l’office rythmé par les chants sacrés et parfaitement exécutés par la chorale. C’est solennel mais l’ambiance reste détendue.
La messe est à peine terminée que la statue descend déjà du kiosque. Je m’amuse de voir le pèlerinage des enfants qui s’éloigne avec les bambins, fiers comme Artaban, qui portent notre petite statue de ND du Saint Cordon. Nous, les marcheurs, devons rapidement nous grouper en avant de la procession avec nos bannières et prêts dans les starting-blocks, en attendant l’ordre de départ de notre Royé accompagnateur. Nous sommes prévenus, cette année ce sera un tour « accéléré » car il y a une pénurie des agents du service d’ordre à cause des jeux para olympiques.
C’est parti ! Nous défilons, au son de la fanfare environ, 100 mètres devant la statue. Trois groupes de 6 marcheurs doivent s’échapper successivement pour assurer le portage de la statue et se mettre aux ordres des Royés à partir de la place d’Armes. J’en fais parti. D’un pas rapide, je remonte le cortège pour atteindre le cœur de la procession. Un cri claque « Changez !» ; la future ministre me cède sa place dans les bras du brancard. C’est un privilège de porter.
La statue se dresse immense sur ce radeau porté par 6 bustes foulardés et 12 pieds ; elle flotte sur cette rivière houleuse de fidèles qui se bousculent pour s’en approcher. Le Royé crie « Changez ! » ; je laisse ma place à une marcheuse du second groupe, la statue repart d’un bond. Puis, c’est le tour du troisième groupe qui doit porter jusqu’à la place St Nicolas. Ce portage va durer plusieurs longues minutes supplémentaires car les enfants exécutent une ronde chantante autour de la statue. Je vois mon ami qui commence à souffrir avec, sur ses épaules, une partie des 120Kgs du brancard, je décide de le remplacer. « Changez ! » ; délivré, je file rejoindre notre groupe qui arrive déjà en face de l’hôtel de ville. Nous entrons ensuite dans le goulot étroit de la rue de Famars, les fidèles se pressent et se frôlent, mais déjà nous arrivons à l’école « Marie Immaculée » où Notre Dame va revêtir son manteau pour faire le grand Tour.
Le vaisseau marial est rapide et enchaine les étapes sans trop s’attarder : Fbg de Paris, Maternité, Sacré Cœur. Arrêt pique-nique aux Tertiales, juste le temps d’engloutir mon sandwich et je pars chercher ma maman dans son EHPAD pour l’amener devant le cimetière St Roch. La Vierge arrive et s’arrête. Maman, heureuse, passe sous son manteau et reçoit la bénédiction de notre évêque. Malgré ce tour « accéléré », la statue prend le temps de s’arrêter à tous les malades et les personnes âgées. Quelques minutes d’émotion où le temps est suspendu.
Une heure plus tard, je rejoins mon épouse à la place des Platanes qui est le point d’orgue de ce grand Tour. Grâce à la chorale des « Ptits Bonheurs », l’ambiance festive est représentative de la foi populaire indissociable du Saint Cordon.
Je retourne en ville en suivant la statue et en aidant un ami Royé qui, avec son mégaphone, suggère le chant « Reine des Cieux » aux pèlerins fatigués. Le tour se termine dans l’église St Géry pour le salut au Saint Sacrement. Pendant la semaine qui suit, je participe à quelques temps forts de la neuvaine jusqu’au dimanche de clôture.
Direction Maing, au lieu dit de « Fontenelle », où la Vierge Marie est apparue, en l’an 1008, à l’ermite Bertholin. Dans un cadre verdoyant propice, nous la prions et nous effectuons le tour de sa chapelle avant d’entamer une marche de 8Kms afin de rejoindre Valenciennes. Je profite des arrêts à l’étang de Trith, au vignoble et à la chapelle des Affligés pour écouter notre diacre qui nous parle de l’humilité de Marie et de sa proximité avec les plus petits, les plus pauvres, les rejetés.
A 18H30, avec les 70 marcheurs, je défile dans l’église St Géry de Valenciennes sous les applaudissements. Nous assistons au retour final de Notre Dame dans sa chapelle.
Ce n’est pas encore terminé pour moi et quelques marcheurs car, le week-end suivant, nous ouvrons exceptionnellement la chapelle des Affligés pour les journées du patrimoine. Une centaine de visiteurs découvrent ou redécouvrent ce haut lieu historique des pèlerinages Valenciennois. Cette chapelle fut construite à la demande des Royés de Notre-Dame du Saint Cordon en 1818. Tout est lié !
Voilà mon mois de septembre assez chargé mais combien enthousiasmant.