28 éme marche : Saint Maurice et Wilfred OWEN

2 militaires acteurs de la Paix

Sur les pas de Wilfred OWEN, poète de la grande guerre et St Maurice centurion Romain.

Semaine caniculaire sur la France avec des températures exceptionnelles supérieures à 30°, voilà une situation qui a surement retenu nos marcheurs chez eux, nous n’étions que 25 personnes. Pourtant cette marche dominicale s’est faite dans des conditions tout à fait acceptables grâce à quelques cumulus bien venus et à la fraicheur des sous-bois.

Nous démarrons dans l’église  du village de Pommereuil où Mr Jean Pierre Simon nous témoigne de la tornade du 24 Juin 1967 qui ravagea le village. 234 maisons sur 238 furent « décapitées » au niveau du 1er étage, il y a eu un mort et par miracle aucun blessés. Ce drame national déclencha une vague de solidarité sans précédent qui permit la reconstruction rapide du village. L’église, dans laquelle nous sommes, a été relativement épargnée, seul le clocher s’est envolé !

A la sortie du village une chapelle vide et sans nom permet à François notre diacre de lancer une réflexion sur le péché, nous recevons un texte du Concile de Vatican II à méditer : « l’activité humaine détériorée par le péché.  François montre que ce sujet, parfois prit à la légère, doit au contraire éveillé notre vigilance car il sape les valeurs humaines de notre société, « certains hommes se prennent pour Dieu et sèment le malheur et  la division au travail, en famille, dans leur voisinage… ».

La marche se poursuit dans un paysage paisible alternant la lisière des bois et les pâtures bocagères où paissent les troupeaux. Nous sommes accueillis à Bazuel par les cloches et Mr Jean-Félix Macarez, le maire, qui nous explique la restauration de l’église et ses magnifiques vitraux.

A quelques encablures, voici la chapelle St Maurice au creux d’un petit vallon bucolique avec sa source et son bassin où une messe en plein air avait eu lieu la veille au soir. Explication de Mr Jean Marie Bricout : Le centurion romain Maurice avait reçu l’ordre de l’empereur de supprimer les premiers chrétiens de la Gaule. Il dit : « Je refuse de tuer des innocents. J’ai fait allégeance d’abord à mon Dieu puis à mon empereur. Je ne peux trahir le premier pour servir le second ». Cette rébellion lui couta la vie ainsi qu’à une partie de ses hommes mais les chrétiens furent épargnés.

Quelques kilomètres plus loin par une grande et majestueuse allée dans la foret, nous abordons le village de Ors, où là aussi le premier magistrat nous attend pour nous ouvrir la salle des fêtes afin de piqueniquer. S’en suit la messe dans l’église voisine présidée par l’abbé Jean Denis Corrion, une vrai messe de pèlerinage fraternelle et intimiste ! Merci pour sa disponibilité et l’accueil de la paroisse Notre-Dame de la Fraternité.

Rechargés énergétiquement et spirituellement, nous attaquons le chemin « Wilfred OWEN » un des grands poètes anglais témoin des atrocités de la grande Guerre dont il dénonce, à juste titre, la barbarie et l’inutilité. Nous passons le long du canal de la Sambre où le 4 Novembre 1918 a eu lieu l’assaut des troupes britanniques du Manchester Régiment. Wilfred Owen et ses camarades y furent massacrés par les mitrailleuses allemandes postées sur la rive d’en face. Une centaine de mètres en  retrait du canal un cimetière militaire anglais rappelle ce sacrifice à quelques jours de l’armistice.

Nous pénétrons à nouveau dans un agréable sous bois, qui devait l’être beaucoup moins en 1918. Voici la maison forestière du Bois-l'Évêque  où Wilfred Owen a passé sa dernière nuit. Elle est devenue un lieu de souvenir et de création artistique. Une œuvre d'art monumentale créée par Simon Patterson y a été installée. Visite guidée par l’office du tourisme du Cambrésis. Serrés dans la petite cave, qui n’a pas changé depuis 1918, nous écoutons avec beaucoup d’émotions la dernière lettre de Wilfred  à sa maman. Il sait que la mort est pour demain mais ne laisse rien transpirer qui pourrait l’inquiéter.

Nous terminons notre marche par un arrêt à la chapelle Notre Dame du Bonsecours et à l’estaminet voisin  avant de rejoindre par la lisière de la foret notre point de départ.

Poéme de Wilfred OWEN

Quel glas pour ceux-là qui meurent comme du bétail ?
Seule la monstrueuse colère des canons.
Seuls les crépitements rapides des fusils
Peuvent encore marmonner leurs hâtives oraisons.
La vie renaîtra-t-elle dans ces corps-là ?
En vérité, elle frappera toute mort de nullité.

 

Article publié par Philippe De Bruyn • Publié le Mardi 09 juillet 2019 • 1894 visites

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