Samedi 28, les organisateurs de la marche discutent d’un plan B à la suite d’annonces météorologiques exécrables pour le lendemain. Ils envisagent un plan B : réduction du parcours pédestre, utilisation des voitures, annulation d’une partie du programme…. Au final, rien n’arrête le pèlerin, nous ne changeons pas le programme, on verra bien demain !
Dimanche 9H Grand place de Saint Amand, 25 pèlerins décidés à braver la tempête et la pluie sont là. Le ciel est bouché mais pas de pluie, pourvu que ça dure !
Jean Marc, curé de la paroisse, nous accueille avec Guy, président de l’association Amandicum. Devant la tour abbatiale, l’échevinage et la statue de St Amand, ils nous font un exposé historique qui lance le thème de la journée autour de la vie de ce grand Saint évangélisateur de notre région. Nous continuons la visite du centre de cette ville attachante, voici la rue des Fèves. Une petite niche en bois accrochée au mur d’une modeste maison présente, en toute simplicité, Notre-Dame de Bonne Espérance bien connue autour de la forêt de Raismes -St Amand. Quelle surprise ensuite de découvrir une chapelle à Notre-Dame du Saint Cordon ! Fermée depuis plusieurs années, elle s’ouvre miraculeusement pour nous ; elle est assez vaste pour contenir notre petit groupe qui se serre. Autour de Notre Dame du Saint Cordon, sous une belle voute étoilée, se trouvent également Notre-Dame des Victoires, St Joseph, le Sacré cœur, Notre-Dame des heures. Nos chants et nos prières ferventes réveillent ce lieu de culte remarquable qui mériterait une restauration rapide.
Un peu plus loin, une autre surprise de sœur Franceline qui nous ouvre la chapelle du lycée Notre-Dame des anges. C’est la fin des travaux de remise en état qui mettent bien en valeur une belle architecture, les vitraux lumineux et le mobilier liturgique.
La route se poursuit pour quitter le centre ville en passant devant le calvaire du Christ Libérateur qui, lui aussi, a été restauré récemment. Quelques gouttes mais rien de gênant pour rejoindre la visite du moulin blanc où nous attend un café bien chaud. Ce moulin à vent est imposant par sa taille et ses énormes meules capables de fournir de la farine mais aussi de l’huile. Les cloches de l’église voisine, Ste Thérèse, nous appellent à l’office dominical où nous assistons à la rentrée du catéchisme. Au cours de la messe, présidée par Jean Marc, nous rappelons combien Dieu aime les pauvres, les rejetés de la société, les migrants. Les paroissiens font bon accueil aux marcheurs et proposent de les ramener en centre ville avec leur voitures.
Bien installé dans la salle paroissiale, nous partageons notre repas tiré du sac avant l’ouverture exceptionnelle par la mairie, de l’église Saint Martin encore en travaux. La fin de ces travaux est prévue l’année prochaine. Elle sera grandiose et magnifiquement restaurée ; la nef imposante sera inondée de lumière grâce aux nouveaux vitraux de Luc Benoit Brouard.
Reprise de notre périple qui passe par l’évocation de deux femmes célèbres de la ville. Louise Nicolle qui, au 19e siècle, consacra sa fortune et son énergie à sauver plus de 200 jeunes filles de la misère ouvrière en créant le patronage des « humbles filles du Sacré Cœur » et Louise de Bettignies héroïque résistante et espionne lilloise au service des alliés pendant la première guerre mondiale. Toutes deux animées par une profonde foi chrétienne et l’amour de son prochain.
Toujours pas de pluie, durant les ¾ d’heure de marche qui nous séparent de l’église St Jean Baptiste! A l’intérieur, François notre diacre, nous fait réfléchir sur notre propre engagement chrétien pour améliorer notre société à l’exemple de Saint Amand. Même si nous sommes « petits », nous pouvons ensemble faire changer les choses, rien n’est impossible en confiance avec le Christ. Pour conclure, Ermé, Sœur Franceline et Celso entonnent avec talent « ouvre tes yeux Seigneur ».
Reprise de la marche jusque la lisière de la forêt où se trouve la casemate de l’association Maginot-Escaut. Des passionnés nous font visiter leur ouvrage bétonné. Nous sommes plongés, comme dans un sous marin, dans une atmosphère confinée où s’entassaient une quinzaine de soldats dans l’humidité, le bruit, l’hygiène réduite au minimum. Un peu comme Saint Amand en quête d’Absolu, dans sa cellule d’ermite à Bourges.
Pas de marche à Saint Amand sans gouter à ses beaux sous bois entre le Mont des Bruyère et Notre-Dame d’amour. A la sortie de la forêt, enfin une bonne averse pour donner raisons aux prévisions météo mais 20 minutes plus tard nous sommes, sous le soleil, à nos voitures pour déguster, en guise d’au revoir, les délicieux « pavés du marcheur » d’Elisabeth.